Nature et biodiversité

natura i biodiversitat

Le vaste espace vert du parc Güell présente des valeurs naturelles et une diversité d'espèces qui rendent la visite très attrayante. Ainsi, outre le tourisme culturel et architectural lié au travail de Gaudí, il existe de nombreux lieux et itinéraires de découverte de la ville et de la foresterie dans le parc.

L’endroit occupé par le Park Güell était autrefois connu sous le nom de Muntanya Peladala « montagne pelée », à cause de ses terrains secs. Des études botaniques ont montré que la végétation originale était formée de chênes verts, de lauriers tins et de lentisques dans les dépressions, et de pins d’Alep et de massifs de rétames, de genêts et de brachypodes dans les endroits les plus en pente et les plus secs.

Ce fut pendant très longtemps une zone agricole où étaient principalement cultivés la vigne, les oliviers et des arbres fruitiers. Une agriculture non irriguée car le sol était peu profond et la disponibilité de l’eau réduite. La zone du parc la plus proche de la colline du Carmel conserve encore quelques cultures en terrasses qui rappellent ce passé agricole.

Natura Original

 

Les terres furent abandonnées en raison des difficultés d'accès et de travail, de la faible production et à cause du phylloxera dans le cas des vignes. Les collines les plus proches furent par ailleurs urbanisées avec la construction de résidences secondaires et de villas par les riches habitants des villages voisins (Sant Gervasi de Cassoles, Gràcia, Horta...).

Le seul mémoire écrit connu sur les plantations au Park Güell, rédigé par des experts municipaux au moment de l’acquisition du parc par la mairie en 1921, mentionne des plantations de caroubiers, d’oliviers, de pins, d’arbres fruitiers variés (notamment des amandiers), d’acacias, de lauriers-roses, de Casuarina, de cyprès et de cèdres. Ils y décrivent aussi d’autres espèces, notamment des géraniums, des buis, des glycines, des palmiers nains, des agaves, des figuiers de Barbarie et des lentisques. Au total, environ 3 300 arbres, dont plus de 2 200 pins, petits pour la plupart.

Pour l’anecdote, mentionnons qu’en 1900, au début des travaux d’aménagement du parc, furent trouvés des restes de rhinocéros, d’éléphant et de cerf datant du Pléistocène. Ils sont exposés au Musée des sciences naturelles de Barcelone.

L’Atlas de la biodiversité

L’Atlas de la biodiversité est un outil permettant de visualiser les informations disponibles sur les espaces verts et naturels de la ville.

Depuis l’achat du Park Güell par la mairie de Barcelone, divers apports ont été faits aux jardins du parc, parc tout au long du XXe s., sans toutefois aucun critère clair de continuité. Pendant les années soixante, furent plantés dans la partie sèche et dans la zone de montagne de nombreux pins d’Alep et arbustes résistants qui donnent au parc son aspect actuel, boisé et semi-forestier. Ces pins ont toutefois occupé l’espace de nombreux oliviers et caroubiers, étouffés par leur présence.

La tempête de 2009, qui fit tomber de nombreux arbres — surtout des pins, qui arrachèrent tout type de plantes dans leur chute — et les fortes chutes de neige de 2010, qui abîmèrent aussi beaucoup de végétation, furent l’occasion d'appliquer de nouveaux critères de plantation et de gestion de la verdure:

  • Associer la nature originale et la fonction de jardin urbain ;
  • Favoriser les espèces locales consommant peu d’eau ;
  • Planter des arbustes et des plantes qui renforcent le sol et évitent l’érosion et la dégradation ;
  • Supprimer les plantes envahissantes à croissance rapide pour éviter d’étouffer les arbres à croissance plus lente et créer des branchages ouverts ;
  • Faire cohabiter des espèces variées, avec des moments de floraison et des couleurs différentes, pour créer des contrastes visuels plus esthétiques ;
  • Travailler, dans la mesure du possible, suivant la cohérence historique des espèces, en récupérant celles qui étaient présentes au début du XXe s., par exemple les arbres fruitiers ;
  • Installer l’arrosage automatique et améliorer la qualité du sol.

La végétation des jardins est donc formée d’une grande variété d’espèces , comme les oliviers, les chênes, les pins, les caroubiers, les genêts, les magnolias, les glycines ou les plantes aromatiques, notamment le romarin ou la lavande.

La partie forestière conserve un manteau végétal où dominent les pinèdes denses de pins d’Alep, parfois mêlés à des pins parasols. Dans la vallée poussent des caroubiers, des oliviers et des amandiers. Les arbustes sont habituels dans les bois de la terre basse, notamment les lentisques, les lauriers tins et d’autres espèces introduites, comme le pittosporum du Japon et le laurier.

La perte du tapis végétal et l’érosion étant des sujets particulièrement sensibles et liés au piétinement excessif des visiteurs à certains endroits, des actions de protection et de restauration des sols sont menées en continu, ainsi que des travaux visant à conserver la végétation des jardins et espaces naturels.

Actuacions de protecció i restauració

 

Jardinage écologique au parc

Comme dans les autres parcs, jardins et espaces verts de la ville, la mairie de Barcelone applique au Park Güell un modèle de jardinage écologique qui favorise les processus naturels des écosystèmes.

Les aspects du climat méditerranéen — avec des étés secs et peu d’eau — ainsi que les caractéristiques des sols sont des facteurs de poids au moment de choisir les espèces les plus adaptées.

L’Atlas de la biodiversité

L’Atlas de la biodiversité est un outil permettant de visualiser les informations disponibles sur les espaces verts et naturels de la ville.

La zone formée par les collines de la Creueta del Coll (parc de la Creueta del Coll), el Carmel (où se trouvent le Park Güell et le parc du Carmel) et la Rovira (parc du Guinardó) constitue un grand espace vert urbain et forestier qui est depuis longtemps considéré comme une unité géographique: le parc des Tres Turons.

La forte densité de population de Barcelone et la dimension modeste de la plupart des parcs et jardins, font des Tres Turons l'un des principaux espaces de nature — avec Montjuïc et la Ciutadella —, car il remplit des fonctions écologiques fondamentales pour la qualité environnementale de la ville.

Son emplacement au pied de la montagne de Collserola, fait de cet espace un habitat important pour le cycle de vie de certaines espèces animales, souvent de passage vers d’autres endroits. C’est le cas de certains papillons et oiseaux, qui se déplacent facilement.

 

Dans le cas des groupes d’animaux tels que les amphibiens, les reptiles ou les mammifères, lorsque les parcs et les espaces verts et naturels n’ont pas de continuité, les animaux peuvent se retrouver isolés et rencontrer des difficultés pour se reproduire ou même pour survivre. Cela finit par appauvrir la richesse de la faune et la diversité biologique urbaine.

Les déplacements de ces animaux se trouvent facilités par la création de chemins de nature dans la ville qui relient différents espaces verts avec les systèmes naturels les plus proches — les corridors verts. . Le parc des Tres Turons se trouve précisément sur le chemin du corridor vert Ciutadella-Collserola, en cours d’aménagement.

L’Atlas de la biodiversité

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Le Park Güell, en tant que zone verte intégrée aux Tres Turons, constitue une réserve de nature urbaine. Les grandes dimensions du parc, la variété des jardins et espaces verts et les critères de plantation appliqués sont des facteurs qui contribuent à attirer et à enrichir la biodiversité.

Plus de 17 hectares d’espaces verts en libre accès sont synonymes de valeurs naturelles et d’une diversité d’espèces qui rendent très attrayants la visite et les itinéraires de découverte. Ainsi, outre le tourisme culturel et architectural, le parc est propice au tourisme de nature urbaine et forestière. L’arbre le plus représenté est l’olivier, certains spécimens sont même très anciens.

La biodiversité végétale, au fur et à mesure qu’augmente le degré de connectivité avec Collserola et les autres espaces verts de la ville, attire également une faune variée qui y trouve des aliments et un refuge où vivre et se reproduire. Dans certains endroits du parc, précisément, sont installées des structures pour créer de nouvelles habitudes et favoriser la présence d’espèces diverses (nichoirs pour les oiseaux insectivores et les chauves-souris, hôtels à insectes pour les abeilles et les guêpes solitaires...).

Certaines espèces sensibles à la pollution — par exemple certains lichens — ont été détectées dans le parc, or l’abondance des oiseaux et des papillons est un indicateur de la bonne qualité environnementale de la zone et de ses alentours.

Quelles espèces peut-on y trouver?

Inventaire de la faune

  • Tarente commune (Tarentola mauritanica)
  • Gecko nocturne (Hemydactylus turcicus)
  • Lézard catalan (Podarcis liolepis)
  • Pigeon biset (Columba livia)
  • Huppe fasciée (Upupa epops)
  • Torcol fourmilier (Jynx torquilla)
  • Rouge-gorge (Erithacus rubecula)
  • Rossignol (Luscinia megarhynchos)
  • Merle (Turdus merula)
  • Hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta)
  • Fauvette mélanocéphale (Sylvia melanocephala)
  • Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla)
  • Pouillot véloce (Phylloscopus collybita)
  • Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla)
  • Gobemouche gris (Muscicapa striata)
  • Mésange à longue queue (Aegithalos caudatus)
  • Mésange huppée (Lophophanes cristatus)
  • Mésange noire (Periparus ater)
  • Mésange bleue (Certhia brachydactyla)
  • Mésange charbonnière (Pica)
  • Grimpereau des jardins (Sturnus vulgaris)
  • Pie bavarde (Sturnus unicolor)
  • Étourneau sansonnet (Passer domesticus)
  • Étourneau unicolore (Serinus)
  • Moineau domestique (Carduelis chloris)
  • Serin cini (Carduelis carduelis)
  • Verdier d'Europe (Carduelis chloris)
  • Chardonneret élégant (Carduelis carduelis)
  • Pipistrelle soprane (Pipistrellus pygmaeus)
  • Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
  • Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii)
  • Sérotine commune (Eptesicus serotinus)
  • Rat brun (Rattus norvegicus)
  • Souris grise (Mus domesticus)

Inventaire de la végétation

  • Acacia (Robinia pseudoacacia)
  • Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus)
  • Gattilier (Vitex agnus-castus)
  • Chêne vert (Quercus ilex)
  • Amandier (Prunus dulcis)
  • Arbousier (Arbutus unedo)
  • Aubépine monogyne (Crataegus monogyna)
  • Agave américain (Agave americana)
  • Cèdre de l'Himalaya (Cedrus deodara)
  • Merisier (Prunus avium)
  • Bois de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb)
  • Chêne kermès (Quercus coccifera)
  • Caroubier (Ceratonia siliqua)
  • Centranthe rouge (Centranthus ruber)
  • Lentisque (Pistacia lentiscus)
  • Laurier (Laurus nobilis)
  • Magnolia (Magnolia grandiflora)
  • Laurier-Tin (Viburnum tinus)
  • Palmier nain (Chamaerops humilis)
  • Mimosa (Acacia dealbata)
  • Olivier (Olea europaea)
  • Dattier des Canaries (Phoenix canariensis)
  • Palmier de Chine (Trachycarpus fortunei)
  • Pin parasol (Pinus pinea)
  • Pin d’Alep (Pinus halepensis)
  • Pittospore du japon (Pittosporum tobira)
  • Clathre rouge (Clathrus ruber (seta))
  • Romarin (Rosmarinus officinalis)
  • Chêne (Quercus cerrioides, Quercus pubescens)
  • Grand sureau (Sambucus nigra)
  • Cyprès (Cupressus sempervirens)
  • Cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa)

L’Atlas de la biodiversité

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L’itinéraire de la biodiversité

Itinéraire situé près de la porte d’entrée du Coll del Portell, qui permet d’apprécier la flore et la faune caractéristiques du parc et de son environnement, en dehors des circuits touristiques habituels. Il s’étend sur 195 mètres, dans un espace boisé de près d'un hectare.

Le long du circuit sont plantées différentes espèces végétales intéressantes, notamment des arbustes méditerranéens tels que l’arbousier, le nerprun alaterne, l’aubépine monogyne, le lentisque, le laurier-tin, le gattilier et la centranthe rouge.

Le chemin de gravillons est aménagé de façon à recueillir l’eau de la montagne grâce à des canaux reliés aux égouts, pour éviter la stagnation de l'eau et la destruction du chemin en cas d’averses. Il relie la promenade des Palmiers au chemin des Larmes et à la petite place Moragues.

Les jardins d’Autriche

Cet espace était une ancienne pépinière où étaient cultivées les espèces qui étaient plantées dans le reste du parc. Son nom vient du don d’arbres de la part du gouvernement autrichien, à l’occasion de l’exposition « Vienne à Barcelone » de 1977.

L'ambassadeur de ce pays aimait beaucoup le parc et il entama les démarches pour créer un jumelage entre l’Autriche et Barcelone. Des arbres furent ensuite échangés pendant quelques années. Beaucoup finirent par mourir, car ils venaient de la haute montagne et ne s’adaptaient pas au climat méditerranéen, et il fut décidé de planter le dernier arbre, un Prunus avium, qui est devenu l’arbre de la mémoire de cette histoire.

En 2012, les gazons furent retirés et remplacés par des groupes à floraison variée, des plantes aromatiques... pour rappeler que cet endroit fut une pépinière de fleurs.

Jardins d'Austria

 

Un « Hôtel » pour les insectes

Un « hôtel à insectes », une structure pour les abeilles et les guêpes solitaires, a été installé à proximité de l'itinéraire de la biodiversité.

Ces insectes ont des fonctions écologiques particulièrement importantes, car ils participent à la pollinisation de la végétation et au contrôle biologique des épidémies et des maladies des jardins, ce qui réduit l’utilisation de produits phytosanitaires.

Ils ont souvent des difficultés à trouver des lieux de nidification en ville, or le parc leur offre les conditions nécessaires pour compléter leur cycle de vie. C’est aussi un indicateur de la bonne qualité environnementale de l’air du parc et des alentours, ainsi que de la réduction de l’utilisation de phytosanitaires.

Le bois de Vallcarca

La zone forestière du Park Güell est connue sous le nom de bois de Vallcarca. Elle occupe la zone ombragée du parc et ses caractéristiques sont celles d’un bois méditerranéen naturel. On y remarque les pinèdes de pins parasols à sous-bois de broussailles ou de bois de la terre basse, et les pinèdes de pins d’Alep à sous-bois de maquis ou de garrigues de chênes verts.

Le niveau d’aménagement en jardin est très important — ce qui a pour conséquence la présence d'espèces exotiques variées —, pourtant les conditions d’humidité ont favorisé la présence d’espèces comme l'aubépine monogyne et le chêne, qui indiquent que ce petit espace était autrefois constitué d’une petite chênaie.

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